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Enseigner le yoga dans les prisons en Inde

26 avril 2021 – Inde

Quel que soit le cas, c’est généralement à cause d’un contexte socio-économique que les criminels – particulièrement les meurtriers – ont perdu le sens du but réel de la vie. Leur tranquillité mentale a disparu et ils ne savent pas comment se relier au bien commun.

Cependant, certains prisonniers, si l’occasion se présente, se sentent inspirés pour trouver la guérison physique et mentale. En collaboration avec l’État et les gouvernements locaux, nous nous sommes rendus dans des prisons partout en Inde pour enseigner l’Amrita yoga et la technique de méditation intégrée Amrita (IAM) à des milliers de détenus.

L’initiative la plus importante est déployée au Kerala où les instructeurs se sont rendus dans plus de 50 institutions réparties dans tout l’État : prisons centrales, prisons de district, de sous-préfecture, prisons spéciales. Des sessions de formation se sont aussi déroulées au Tamil Nadu, en Haryana et au Pendjab.

Cinq de nos enseignants partagent leurs expériences :

Brahmacharini Preethi


Le troisième jour d’une session dans le Kerala, un détenu a sangloté pendant tout le cours et tout de suite après, il est venu raconter son histoire. Il avait fait une grosse erreur dans sa vie. Pendant son mandat de président du comité d’un temple, les membres présents s’étaient disputés et il avait quitté la salle en colère.

De retour chez lui, sa femme s’en était prise à lui pour trois fois rien, et ne parvenant plus à contrôler sa colère, il avait attrapé le premier objet à portée de main et l’avait frappée avec si violemment qu’elle en était morte. Il avait été condamné, envoyé en prison, et ses deux enfants s’étaient retrouvés orphelins.

L’homme avait fait 13 ans de prison ; sa mère s’occupait de ses enfants. Il travaillait sur place pour gagner 7000 roupies (77 euros) par mois qu’il envoyait chez lui. Sa mère malade était clouée au lit. Il ne savait pas si ses enfants pourraient poursuivre leur scolarité. En larmes, il m’a demandé de prier pour sa libération conditionnelle afin que l’avenir de ses enfants ne soit pas compromis.

Ce prisonnier est l’une des nombreuses personnes que j’ai rencontrées en ces lieux, qui sont passées à l’acte après avoir été maltraitées et sont désormais noyées de chagrin. Mais je vois aussi les changements positifs que le yoga et la méditation leur procurent.

Les rapports annuels des prisons déclarent que près d’une année après le début de leur pratique de yoga, la prévalence du diabète, de l’hypertension, du cholestérol et de la dépression est plus faible chez les participants assidus. Ces détenus ont changé leur façon de vivre et leur comportement car ils ont trouvé un moyen de faire émerger la douleur et le remords enfouis dans leur cœur.

Brahmacharini Swapna


Nous nous sommes rendues à trois femmes dans un pénitencier de district pour hommes, dans le district d’Ernakulam, au Kerala. Le gardien nous a averties : « Les détenus d’ici ne sont pas des prisonniers habituels, ce sont les plus grands criminels de tout l’État. Soyez prudentes ! À vous de décider si vous voulez donner le cours ou pas. »

Nous avons répondu : « C’est une décision du gouvernement, donc nous allons bel et bien donner le cours. »

Le gardien s’est rendu dans chaque cellule en disant aux prisonniers que seuls ceux qui étaient intéressés par l’apprentissage du yoga pouvaient participer aux cours. À notre grande surprise, personne n’est venu. Le gardien a alors décidé d’appeler les prisonniers de façon plus autoritaire et environ 30 prisonniers sont arrivés, furieux qu’on les ait forcés à participer.

Mais plutôt que d’avoir peur, je me suis sentie complètement transformée. Je les ai regardés droit dans les yeux et leur ai parlé amicalement. Au début, ils ne se sont pas montrés coopératifs, mais au bout d’un moment, ils se sont tus et ont commencé à écouter attentivement.

J’ai senti une différence dans les expressions de leur visage et j’ai commencé par des postures de yoga, suivies d’une méditation. À la fin, j’ai vu leurs visages et leur regard passer de la colère à la gratitude. Ils m’ont dit qu’ils se sentaient apaisés et qu’ils avaient le cœur un peu plus léger.

Une autre fois, un prisonnier a remarqué : « Je me suis rendu dans tous les centres religieux en Inde, mais aucun Dieu n’a écouté mes prières. Je n’ai jamais goûté la paix en aucun lieu. Avec ce cours, je ressens une paix et un bonheur inconnus de moi jusqu’alors. »

De nombreux détenus ont exprimé la même chose. Nous savons tous que les souffrances des détenus sont les plus atroces à vivre. Pouvoir leur apporter la paix mentale – ne serait-ce que pour un moment – nous fait du bien à nous aussi et illumine notre chemin.

Brahmacharini Smiji


Un jour, Amma m’a appelée sur la scène où elle donnait le darshan. Mon cœur battait à tout rompre en m’avançant vers elle, mais quand j’ai entendu ses paroles… il s’est complètement arrêté de battre !

« Quelques-uns d’entre vous devraient aller enseigner le yoga dans les prisons. Il y a beaucoup de prisonniers très tristes là-bas. Allez-y et prodiguez-leur des paroles de paix et de consolation », nous a-t-elle dit.

Dans la plupart des prisons pour hommes du Kerala, les femmes n’ont jamais été admises dans les quartiers intérieurs ni dans les couloirs ; j’ai donc, en tant que professeure de yoga, été totalement prise au dépourvu par la demande d’Amma. Quelques-uns des détenus ont commis des actes extrêmement haineux et cruels.

La première fois que nous sommes arrivées dans une prison, même la police semblait s’inquiéter pour notre sécurité au moment où les prisonniers ont pénétré dans la salle de cours. Mais je n’ai ressenti aucune peur. J’ai toujours senti la forte présence d’Amma à mes côtés.

Pendant une session d’évaluation au Kerala, un jeune prisonnier a confié : « Je suis très engagé politiquement, et en fait, je travaille pour mon parti. Quand j’entendais parler de l’ashram et d’Amma, j’y pensais de façon très péjorative. Mais je réalise maintenant que je me trompais, car avant notre incarcération, beaucoup de personnes soutenaient nos destructions et nos violences. Nous avions beaucoup d’amis qui semblaient sincèrement nous aimer. Mais depuis que nous sommes en prison, ils ne sont pas venus nous voir une seule fois. Par contre, Amma, qui ne nous a même jamais vus, a pensé à nous avec bienveillance et programmé ces cours pour notre bien. J’adresse mes plus grands remerciements à Amma. »

Shweta


Nous nous sommes rendues à Kurukshetra dans l’Haryana pour animer des sessions de yoga et de méditation ; le premier cours avait lieu dans une prison pour femmes. Le gardien était très intéressé même s’il ne savait pas grand-chose d’Amma.

« Je vous en prie, faites attention à cette prisonnière-là. Elle est très connue et j’ai peur qu’elle ne vous ennuie pendant le cours », nous a-t-il dit avant de nous laisser avec une seule gardienne.

Les prisonnières de tous âges étaient dispersées dans la salle. Quelques-unes étaient perdues, d’autres occupées à papoter et les autres pas vraiment intéressées. Sans trop parler, nous avons montré une vidéo d’Amma donnant le darshan. Peu à peu, les prisonnières se sont mises à regarder, attirées comme des clous par un aimant. Elles ont commencé à essayer de chercher le meilleur endroit pour voir l’écran. Quelques-unes avaient leur bébé dans les bras, certaines se cachaient dans leur châle pour pleurer, d’autres ont commencé à sourire.

Nous avons démarré le cours mais quand nous avons proposé aux femmes de s’allonger par terre, l’une d’elles est restée assise. Nous lui avons demandé ce qui n’allait pas, et elle a répondu : « Je suis allergique à la poussière. Je ne peux pas m’allonger à même le sol ».

Nous avons été un peu surprises, mais à la fin de la séance, cette même femme est venue nous voir en souriant : « J’aimerais vraiment beaucoup rencontrer Ammaji et je veux continuer à pratiquer cette méditation. »

Elle est allée à la table où nous avions disposé quelques livres d’Amma à distribuer et elle a pris avec plaisir la biographie d’Amma et d’autres volumes en disant : « Je compte bien lire ces livres. »

Pendant que nous parlions à cette femme, le gardien est arrivé et lui a crié : « Retourne t’asseoir à ta place ! »

Il nous a fait sortir dans le hall et nous a expliqué que c’était contre cette femme-là qu’il nous avait mises en garde. En une seule nuit, elle avait froidement assassiné sept membres de sa famille : ses parents, ses frères et sœurs et un bébé de trois mois.

C’était une femme bien éduquée, qui avait tramé ce complot avec son petit ami pour s’emparer de l’héritage quand elle n’avait qu’une vingtaine d’années. Elle avait été condamnée à mort, mais la sentence avait ensuite été commuée en peine de prison à perpétuité.

Le gardien avait déclaré : « Les drogues et l’alcool sont de plus en plus répandus. On drogue les jeunes pour leur faire commettre des crimes, et le lendemain, ils ne se souviennent même pas qu’ils ont fait quelque chose de répréhensible. »

Narinder


On m’a envoyé enseigner la méditation à la prison centrale de Ludhiana. Avec un millier de détenus et plus de 40 hectares, c’est l’une des plus grandes prisons du Pendjab.

Après avoir franchi de multiples portes énormes et lourdement cadenassées, nous sommes arrivés sur les lieux. L’un des gardiens nous accompagnait, armé d’un impressionnant bâton. Des milliers de prisonniers erraient librement à l’intérieur et nous observaient tandis que nous approchions. Nous entendîmes de grands cris et vîmes des nuages de poussière s’échapper d’une cellule proche complètement entourée de hauts murs. Le gardien nous informa que c’était une cellule spéciale réservée aux militants extrémistes et aux trafiquants de drogue. Ils se battaient à l’intérieur et on ne les laissait jamais sortir.

Nous sommes entrés dans la salle du programme. Des centaines de prisonniers, surtout des jeunes, étaient déjà assis, complètement cernés par des gardes pour des raisons de sécurité. Les détenus ont commencé à nous regarder de loin, l’air de se demander ce qu’il allait se passer et qui nous étions.

Nous avons déplié notre stand et tous les yeux se sont rivés d’un coup sur la photo d’Amma. Après la première posture de yoga, l’atmosphère avait entièrement changé : on aurait pu entendre une mouche voler.

À la fin de la session, la méditation s’est terminée par des prières pour la paix dans le monde et tous les prisonniers, yeux fermés et mains jointes, l’ont récitée du fond du cœur. Pendant la vidéo du darshan d’Amma, on entendait des sanglots. Les cœurs s’ouvraient. Beaucoup tentaient de cacher leurs larmes.

Le directeur de la prison a été surpris de la réaction des prisonniers. C’était comme s’ils avaient reçu le darshan d’Amma – son étreinte affectueuse, sa chaleur, son amour. C’est comme si le temps s’était arrêté ; personne ne voulait quitter le hall. Une fois le stand replié, nous sommes sortis et ils ont continué à nous suivre des yeux aussi longtemps qu’ils ont pu.

C’est ce que dit Amma : « Même le plus endurci des criminels a le cœur tendre. L’amour pur est le meilleur remède pour le monde moderne. L’amour peut guérir les cœurs blessés. L’amour est la réponse et l’amour est le chemin. »

Posted on: 26 April, 2021
Nos bénévoles se sont rendus dans des prisons partout en Inde pour enseigner le yoga et la méditation.
Beaucoup de prisonniers sont émus par cette occasion de ressentir concrètement la paix mentale.
La plus grande initiative se trouve au Kerala, où les instructeurs sont intervenu dans plus de 50 institutions.
Une année après la première session, quelques prisonniers continuent à pratiquer quotidiennement et en retirent des bénéfices à la fois physiques et mentaux.
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