C20 : le Sommet de la Santé Holistique Intégrative réfléchit aux meilleures solutions à l’échelle mondiale
Les discussions ont eu lieu à l’hôpital Amrita, de Faridabad, et se sont avérées essentielles pour rédiger un dossier politique très complet pour le sommet du G20 en Inde en septembre.
Le Sommet sur la Santé Holistique Intégrative du Civil 20 (C20), l’un des Groupes d’Engagement officiels de la présidence indienne du G20, s’est déroulé à l’hôpital Amrita de Faridabad. Des délégués de plus de 700 organisations de la société civile (OSC), des professionnels de santé, des éducateurs et des responsables du secteur de la santé publique ont participé à des discussions et des ateliers qui ont un impact direct sur les recommandations politiques pour le sommet du C20 qui se tiendra à Jaipur en juillet.
Dans son message vidéo, Amma, en tant que présidente du C20, a déclaré : « Les soins de santé intégrés font partie du processus du C20. Aujourd’hui, la plupart des gens perçoivent la santé comme étant uniquement liée au corps physique. Cependant, l’existence humaine ne se limite pas au corps. La santé mentale, intellectuelle et émotionnelle est également importante. En outre et au-delà de ça, nous devons reconnaître la force de l’esprit omniprésent, l’ātma-śakti, qui imprègne de conscience toute chose. Lorsque l’on accorde une même importance à tous ces facteurs dans notre vie, la signification des soins de santé devient complète. »
Amma a poursuivi : « La médecine moderne et les systèmes de traitement sont bien sûr importants et ont leur place. Cependant, les véritables soins de santé ne se limitent pas à la recherche d’un traitement médical lorsque l’on est malade. En réalité, la Nature est notre amie la plus proche parce que nous sommes nous-mêmes la Nature. C’est pourquoi il est primordial pour une santé holistique d’évoluer en harmonie avec la Nature. Sans connexion avec la Nature et sans Ses bénédictions, la santé holistique est impossible. »
« Si nous voulons une solution durable aux atrocités auxquelles l’humanité est confrontée aujourd’hui et auxquelles elle devra faire face à l’avenir, nous devons être prêts à changer notre climat intérieur. Ce qui arrive dans l’environnement extérieur – qu’il s’agisse du réchauffement de la planète ou du changement climatique – n’est que le reflet du climat hostile qui règne dans nos esprits. Travaillons tous de manière désintéressée pour le bien-être du monde. Puisse ce monde grandir et prospérer comme une seule famille, unie dans l’amour. »
Manohar Lal, Premier ministre de l’État de l’Haryana, a inauguré le sommet. Parmi les autres personnalités présentes figuraient Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ; les anciens Ministres de la Santé de l’Argentine, du Rwanda et du Malawi ; Swami Amritaswarupananda Puri, Vice-Président du Mata Amritanandamayi Math et membre du Triumvirat du C20, ainsi que Vijay K. Nambiar, Sherpa du C20.
« La santé est un besoin vital élémentaire qui permet aux gens d’être satisfaits et contribue à l’indice global de bonheur. Nous devons développer et adopter des systèmes de santé traditionnels afin de ne jamais tomber malade. Alors que les budgets publics sont élevés pour le traitement des maladies, on n’accorde pas assez d’attention à rester en bonne santé pour prévenir les maladies », a déclaré Manohar Lal dans son discours inaugural.
« En Haryana, nous avons commencé à nous concentrer sur la santé aussi bien physique que mentale des gens. Nous avons mis en place dans chaque village un programme en vue d’ouvrir des centres de bien-être, avec notamment du yoga et des soins ayurvédiques. La mise en place de 700 centres est déjà en cours. »
Tedros Adhanom Ghebreyesus de l’OMS s’est adressé virtuellement à l’assemblée. Il a souligné que, bien que le monde soit à mi-chemin des objectifs de développement durable (ODD), il reste de nombreux défis à relever pour atteindre les objectifs de santé des ODD. Même avant la pandémie, des milliards de personnes dans le monde ne disposaient pas des services de santé essentiels, soit qu’elles n’y avaient pas accès, soit par manque de moyens. Aujourd’hui, le Covid-19 a aggravé la situation, avec 90 % des pays signalant des perturbations dans les services essentiels de santé.
« Le covid-19 a montré l’importance de la protection sanitaire universelle et pourquoi nous devons continuer avec toujours plus de détermination, d’innovation et de collaboration. C’est ainsi que l’une des principales priorités de l’OMS est de réorienter les systèmes de santé vers les soins de santé primaires et de créer une couverture de santé universelle ainsi qu’une sécurité sanitaire. L’intégration de la médecine traditionnelle fondée sur des données prouvées, dans les systèmes de santé nationaux peut contribuer à l’obtention de la santé pour tous », a-t-il déclaré.
Dans son discours, Swami Amritaswarupananda Puri a ajouté que pour améliorer nos systèmes de santé dans la société, nous pouvons chacun revenir à des pratiques spirituelles traditionnelles pour renforcer notre bien-être intérieur, car cela favorise notre santé physique et mentale.
« Les médecins devraient trouver le temps de méditer pour puiser dans leur pouvoir d’intuition et leurs énergies spirituelles, à l’instar de nos anciens médecins ayurvédiques et voyants. Pour répandre la bonté et la santé, il leur faut mélanger médicaments et méditation, car cela entraînerait un changement qualitatif à la fois chez le médecin et chez le patient », a-t-il déclaré.
« Si le Groupe des 20 Pays devenait des ambassadeurs de la bonté – la Bonté 20 – le G20 serait le Goodness 20 – cela profiterait énormément aux pays en voie de développement et aux pays sous-développés, et permettrait à la bonté de prévaloir dans un monde qui fait souffrir, et tout irait bien. »
Dr Priya Nair, des hôpitaux Amrita, est la coordinatrice du groupe de travail sur la Santé Holistique Intégrée (IHH). Elle a souligné qu’en dépit de l’omniprésence du covid-19, les principales causes de décès et de morbidité restent les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux, les cancers et les maladies respiratoires chroniques.
Dans ce contexte, l’IHH se concentre sur sept domaines clés de la santé publique : la santé mentale, la nutrition, la santé des femmes et des enfants, les soins aux personnes âgées, les approches holistiques de la santé, la réduction des maladies non transmissibles et le concept de Santé Unique – une nouvelle approche qui vise à obtenir des résultats optimaux en matière de santé en reconnaissant l’interconnexion entre les personnes, les animaux, les plantes et l’environnement que nous partageons.
« Notre travail s’inscrit dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies et porte sur 12 des 13 cibles des ODD, ainsi que sur la CCLAT et le programme MPOWER de l’OMS. Le groupe de travail a pour objectifs d’identifier, articuler, débattre et répondre aux principaux défis en matière de santé », a-t-elle déclaré.
« Sous les auspices de la santé holistique, nous revenons également aux formes traditionnelles et alternatives de médecine, ainsi qu’au yoga et à la méditation. Cela devrait aider à suggérer des systèmes politiques pour traiter ces questions, pour le bien de la société en général. Nous cherchons à la fois à mettre en lumière la meilleure façon de renforcer les systèmes de soins de santé mondiaux et les lacunes qu’ils présentent, tout en redéfinissant la « santé pour tous ».
Au cours du sommet, les participants ont finalisé une liste de solutions, ainsi que des exemples de bonnes pratiques comme démonstrations de faisabilité. Les discussions se sont avérées essentielles à la rédaction d’un dossier politique très complet pour le Sommet du C20, qui aura ensuite un impact sur les recommandations politiques destinées aux chefs d’État présents au sommet du G20 en Inde en septembre.
La professeure Agnes Binagwaho, ancienne Ministre de la Santé du Rwanda, a fait une remarque pertinente lors des cérémonies de clôture du sommet : « Nous nous concentrons sur l’accès à de meilleurs soins holistiques intégrés, et nous avons bon espoir de réussir parce que nous savons ce que nous pouvons faire pour nous améliorer »