Importance du yoga pour la santé et l’autonomisation en milieu rural en Inde

21 juin 2018

Dans le monde entier, les gens prennent part aux festivités organisées pour la journée internationale du yoga instituée par les Nations-Unies. Le yoga est une pratique ancestrale - physique, mentale et spirituelle - originaire de l’Inde. Le mot « yoga » dérive du sanskrit et signifie joindre ou unir, il symbolise l’union du corps et de la conscience. De nos jours, pratiqué sous diverses formes dans le monde entier, le yoga connaît une popularité croissante.

Amma a écrit un article dans le Times of India pour souligner que le but ultime du yoga est de nous mener à la paix totale. Ce jour là, partout dans le monde, des gens ont assisté à des cours collectifs, en quête de cette paix. À cette occasion, les villages d’Amrita SeRVe répartis dans 21 États en Inde ont organisé des manifestations pour un millier de participants.

Dans la plupart des communautés Amrita SeRVe, la majeure partie de la population est durement confrontée à la pauvreté. « Où allons-nous trouver à manger aujourd’hui ? Où allons nous trouver de l’eau potable à boire ? » Telles sont les questions que se posent certains habitants au début de la journée. Ce sont des conditions de vie stressantes que la majorité des êtres humains sur la planète ne connaissent pas.

Amrita SeRVe a démarré sa mission en 2013 avec 7 centres d’intérêt : santé, eau et hygiène publique, éducation, agriculture, source de revenus, infrastructures respectueuses de l’environnement et autonomisation. Curieusement, le yoga fait le pont entre la santé, premier objectif de base, et l’autonomisation, la vision pour un avenir meilleur.

Comment ?

C’était aussi la première question posée par les villageois. Pour eux, le cours de yoga semblait une perte de temps. Ils avaient leurs responsabilités, obéissant le plus souvent au schéma suivant : tâches ménagères et autres corvées pour les femmes, travail pour les hommes, et école pour les enfants.

« Nous avons dû traiter avec cet aspect et convaincre les gens que c’était un bon investissement pour eux, explique Gunavati, l’une des professeurs de yoga d’Amrita SeRVe. Notre programme débutants est une séquence simple d’asanas (postures) qui prend entre 20 et 30 minutes. Il est possible de prendre le temps passé à traîner à ne rien faire, à papoter ou à regarder la télé pour améliorer sa santé physique et mentale. »

Lentement mais sûrement, les gens se sont mis à essayer. Maintenant, l’accent est mis sur les cours en ligne d’Amrita CREATE (Centre Amrita de Recherche en Technologies avancées pour l’Éducation) pour les écoliers. Le yoga est introduit comme un moyen d’augmenter les facultés physiques et mentales des enfants au point même de les aider à améliorer leurs résultats scolaires.

« Et bien sûr, de par leur nature, les enfants s’amusent beaucoup en cours et cela se voit à leurs larges sourires, ajoute Gunavati. Étonnamment, ils arrivent très vite à une bonne concentration en méditation, dès qu’on leur apprend correctement comment pratiquer. Les enfants sont de bons méditants. »

Il est également émouvant de constater à quel point le yoga unit certaines communautés, comme par exemple à Ratanpur, un village du Bihar divisé depuis toujours à cause de différences de castes. Les Musahars, membres d’une caste répertoriée, sont en butte à des préjugés profondément ancrés, le pire étant cette qualification de « sous-hommes ». Amrita SeRVe s’occupe prioritairement de les informer de leurs droits en tant que citoyens et êtres humains.

Il a fallu commencer par persuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, car ils s’en sentaient indignes. Puis, nous nous sommes appliqués à faire venir les enfants aux cours de soutien scolaire. Dans les cours de yoga, au début, les enfants restaient en groupes séparés, mais les choses ont changé. Maintenant les enfants musahars et les autres se mélangent car, en fait, ils aiment apprendre ensemble.

Plus largement, Amrita SeRVe cherche à permettre à la population rurale de trouver la vraie force intérieure. Autrefois, la population des villages indiens connaissait sa force intérieure et vivait en communautés indépendantes. Que les habitants des villages arrivent à revenir à ce socle fondamental et ils parviendront à retrouver l’autonomie véritable.