Le besoin de formation au contact des villageois indiens
26 avril 2018 - Inde
Quarante-trois étudiants de master en Travail social à l’université Amrita ont décidé de passer un mois dans 14 villages indiens. Ce travail de terrain devait les sensibiliser aux conditions de vie en milieu rural où vivent 80 % des 270.000.000 Indiens pauvres.
« En fin de compte, ce stage a été une grande période de croissance professionnelle et personnelle, a déclaré Nabeela, étudiante en deuxième année. Le travail de terrain m’a permis d’avoir davantage confiance en moi et j’ai eu de belles occasions de sortir de ma zone de confort et d’essayer de nouvelles choses. »
Amma encourage toujours les étudiants Amrita à passer du temps en milieu rural en Inde. Elle dit que cette façon de faire les aide à comprendre les besoins locaux, à se sensibiliser aux différences culturelles et à mettre en place ces connexions empreintes d’empathie et de compassion qui font cruellement défaut dans notre monde.
Nabeela a conclu : « Je me sens très privilégiée d’avoir eu la chance de participer à quelque chose de génial. »
Sous la houlette de la chaire UNESCO de l’université Amrita pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, les étudiants de master en Travail social ont saisi cette occasion de mettre leurs connaissances théoriques en pratique dans le cadre d’expériences en milieu réel. Ils ont participé à des actions en matière de santé, d’hygiène publique, de sensibilisation dans le domaine juridique et de développement personnel.
« La vie en milieu rural est très rustique et peut se révéler difficile à plus d’un titre, dit Vivek Subromaniam, maître de conférence à l’université Amrita. Ces étudiants viennent de milieux aisés et cela leur demande un effort d’adaptation et beaucoup de volonté. Mais ils se sont impliqués à fond, avec enthousiasme, et ils ont apprécié chaque instant de cette expérience.
Première étape en septembre 2017 : participation des étudiants à des campagnes d’hygiène dans huit villages du sud et du nord de l’Inde. Dans ce cadre, ils ont aidé les femmes à construire des toilettes rurales. Apprendre la construction favorise l’autonomisation des femmes en leur permettant d’avoir un autre moyen de gagner leur vie et d’acquérir des notions d’hygiène.
L’Inde est le pays au plus fort taux mondial de défécation en plein air – avec environ 525 millions de personnes. Des niveaux élevés de défécation à l’air libre vont de pair avec la malnutrition et entraînent une mortalité infantile élevée et de grandes inégalités entre riches et pauvres.
En termes de mobilisation citoyenne, les étudiants ont contribué à l’organisation de rassemblements pour sensibiliser la population et l’inciter à s’engager pour éradiquer le problème de la défécation à ciel ouvert. Ils ont également organisé des réunions pour se mettre en lien avec le gouvernement et des agences extérieures afin de mener des campagnes citoyennes de nettoyage - définies par le projet Swacchh Bharat Abhiyan (Inde propre).
Les étudiants devaient également interviewer la population dans le cadre du projet dans le cadre du projet de cartographie de la vulnérabilité des femmes actuellement en cours au Centre d'Égalité des sexes et d'Autonomisation des femmes d'Amrita. Ils ont également réalisé un sondage auprès du personnel administratif local, des membres des groupes autogérés d’entraide, des personnels soignants et autres acteurs du changement pour évaluer les situations à risque.
Ensuite, en mars 2018, les étudiants ont passé environ trois semaines dans 8 autres villages indiens pour rencontrer des fonctionnaires locaux afin de faciliter l’accès de la population aux droits que la loi leur garantit.
Ils ont également organisé des stages de sensibilisation pour informer la population rurale sur ses besoins essentiels pour garantir de bonnes conditions de vie. Pour les enfants, il y avait au programme des sessions pédagogiques de sensibilisation à l’hygiène et pour les adultes des discussions sur l’alcoolisme et les violences domestiques, en particulier celles faites aux femmes.
Autres moments cruciaux : les séances de sensibilisation à l’eau, allant de l’eau potable au stockage correct de l’eau. L’objectif au sens large était de donner à de petits groupes spécialisés les compétences nécessaires pour la gestion de l’eau à l’échelle de l’ensemble du village.
Pour finir, en forgeant en profondeur des liens durables avec les habitants, les étudiants ont profité d’une riche expérience d’apprentissage.
Reshma Ramesh, doctorante, responsable des étudiants au Madhya Pradesh, a remarqué : « L’apprentissage de terrain est la partie la plus importante du travail social. Les programmes d’Amma au sein des villages indiens sont autant d’occasions irremplaçables d’apprentissages à la fois spirituels et universitaires. Ces opportunités ne se rencontrent nulle part ailleurs – même pas dans les meilleures universités du monde. »