Union des forces au niveau mondial pour l’autonomisation des femmes
LE 20 DÉCEMBRE 2018, AMRITAPURI, KÉRALA, INDE
Événement historique sur le campus de l’université Amrita Vishwa Vidhyapeetham d’Amritapuri : du 17 au 19 décembre, la chaire UNESCO de l’université Amrita a accueilli son premier colloque international pour l’autonomisation des femmes.
Plus de 90 Indiennes issues de 21 communautés rurales réparties dans toute l’Inde ont rejoint des délégués internationaux, des fonctionnaires du gouvernement indien, des professeurs d’université, des représentants d’organisations partenaires de l’ONU, des technocrates et des chercheurs.
Ce colloque avait pour objectif essentiel de rassembler les championnes de l’hygiène publique en milieu rural en Inde, des experts internationaux, des professeurs d’université, des responsables politiques, des ONG, des organismes partenaires de l’ONU, des technocrates et des chercheurs, pour mener une réflexion sérieuse, un dialogue vivant et des débats autour de la problématique actuelle concernant l’autonomisation des femmes dans un contexte de développement durable.
« Nous sommes reconnaissantes pour les connaissances transmises, le soutien apporté et la confiance accordée », a déclaré Bhag Jogan Debi, de Hadiabad, une communauté rurale du Bihar. Au cours de l’une de ces sessions, cette femme est venue d’elle-même à la tribune pour témoigner de la façon dont elle avait vécu la collaboration avec l’université Amrita, dans le cadre du projet pour l’autonomisation des femmes. « Chez nous on dit que quand les pensées sont pures, elles engendrent automatiquement de bonnes actions et que quand nos actions sont bonnes, nos enfants deviennent automatiquement de meilleures personnes. Ce projet a semé les graines d’un meilleur avenir pour notre communauté. »
De toute évidence, les paroles de Debi ont ému toutes les personnes assemblées dans la salle de conférence. Elles témoignaient de ce que cela signifie pour une femme de sentir que sa voix est entendue, et qu’en plus elle a du poids.
La professeure Bhavani Rao, présidente de la chaire UNESCO Amrita, a expliqué : « C’était inspirant de voir autant de femmes de toutes les couches de la société participer à cet événement extraordinaire et s’exprimer d’une seule voix pour faire avancer l’autonomisation des femmes. Beaucoup de ces femmes s’aventuraient pour la première fois hors de leur petite communauté et elles ont interagi avec des fonctionnaires du gouvernement ou œuvré pour améliorer la situation dans leur village. »
Le colloque a traité six domaines spécifiques dans lesquels les femmes sont vulnérables : éducation, santé et hygiène publique, sécurité et sûreté, économie et source de revenus, environnement socio-politique et questions juridiques et enfin catastrophes et changement climatique.
Parmi les principaux orateurs du colloque figuraient le Dr Deepa Narayan, conseillère internationale en matière de pauvreté, d’égalité des sexes et de développement durable, auteure et oratrice de grand renom ; la juge Swati Chauhan, fondatrice de la fondation Swayamsiddha pour les femmes, et Andy Carmone, expert mondial de la santé, directeur en sciences cliniques de la Clinton Health Access Initiative.
« La voix est l’une de nos armes les plus puissantes, a souligné Narayan. Pourtant on demande aux femmes de parler à voix basse – voire de se taire. Il est important de recouvrer sa voix car sans voix on n’est pas vraiment humain(e) et on n’a pas de pouvoir. »
Le colloque s’est achevé avec la célébration de la réalisation du projet « autonomisation des femmes : hygiène publique communautaire par la démocratie participative ». Mené grâce à un partenariat entre le Fonds des Nations Unies pour la Démocratie (FNUD) et l’université Amrita, ce projet a mobilisé 300 « championnes du changement » et 5000 « agents du changement ».
Au programme de cette formation intensive : santé et hygiène féminines, eau potable, hygiène publique, développement local, notions élémentaires de finance, confiance en soi, etc. Les habitant(e)s des villages ont été aidé(e)s pour mener des actions communautaires, organiser des rencontres avec les fonctionnaires locaux du gouvernement et garantir une hygiène publique globale gérée au niveau communautaire.
Rao a déclaré : « Grâce à l’autonomie et au savoir acquis dans le cadre du projet Amrita-FNUD, ces femmes ont su mener des discussions et faire valoir leur point de vue sur la façon dont les politiques peuvent mieux refléter leurs problèmes quotidiens. Ces discussions serviront de base à un briefing politique qui sera soumis par les voies appropriées au gouvernement central de l’Inde. »
Rao a ajouté : « Ce qui est le plus remarquable c’est que ces femmes ont initié près de 400 réunions officielles avec des fonctionnaires locaux et étatiques pour demander des conseils et de l’aide pour le lancement de programmes utiles. Elles ont même soumis des requêtes de droit à l’information et déposé des plaintes pour améliorer les infrastructures rurales et garantir leurs droits. Les actions et la recherche de la chaire UNESCO s’appuient sur la vision d’Amma, présidente honoraire de l’université Amrita. « Comme les deux ailes de l’oiseau, les femmes et les hommes sont de même valeur. Sans un parfait équilibre entre les deux, l’humanité ne peut pas progresser », a déclaré Amma.