L’université Amrita inaugure une école du développement durable
AMRITAPURI, KERALA
Une des choses qui ont toujours distingué l’université Amrita Vishwa Vidyapeetham des autres universités, c’est son engagement à promouvoir de la recherche axée sur la compassion, et du développement visant à aider les pauvres, les malades et les gens dans le besoin. C’est une chose sur laquelle Amma, la présidente de l’université, insiste depuis la création de l’institution.
« Dans notre approche du développement durable, n’oublions pas que c’est en renforçant les gens à la base de la pyramide que l’ensemble de l’édifice de la société devient sain et fort », dit Amma.
C’est en gardant cet objectif à l’esprit que l’université Amrita a lancé « l’école Amrita du développement durable » lors de la célébration du 66ème anniversaire d’Amma à Amritapuri. L’école a été inaugurée par Shri Rajnath Singh, ministre de la Défense indien.
L’école offrira plusieurs cursus : licence, master et doctorat dans des domaines en rapport avec les objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD). Le cursus s’appuie sur le cadre de E4LIFE : Expérimenter, Étreindre, Autonomiser et s’Engager avec les communautés.
Cette approche met l’accent sur l’apprentissage par l’expérience sur le terrain, en parallèle avec des études en classe et des travaux de recherche. L’objectif final est d’intégrer de façon dynamique les aspects culturels, sociaux et économiques du développement durable.
La majorité de ces projets, quels que soient les domaines – assainissement de l’eau, soutien apporté aux villages, construction de toilettes, santé, éducation - impliqueront que les bénéficiaires eux-mêmes participent activement aux solutions apportées aux différents problèmes rencontrés. Ainsi, les villageois acquerront les compétences dont ils ont besoin pour maintenir leur propre autonomie.
« Je me suis rendue dans des villages du nord-est de l’Inde, j’y ai rencontré des gens innocents et naïfs, pour la plupart pauvres », explique Krishna Sreesuthan. Elle fait partie du premier groupe d’étudiants à s’être inscrits en doctorat.
« Depuis 2017, je fais partie d’Amrita SeRVe, notre programme de villages autonomes. Ces villageois sont les garants vitaux de notre pays, parce qu’ils cultivent ce que nous mangeons. C’est notre responsabilité à nous, qui sommes soi-disant éduqués, de contribuer à leur développement. La survie de notre nation dépend de la survie de nos villages. »
Le Mata Amritanandamayi Math a adopté plus de 100 villages à travers l’Inde. Professeurs et étudiants de l’université Amrita s’efforcent d’aider ces villages en créant des solutions sur mesure qui encouragent le développement durable et le progrès socio-économique. Amma croit que de tels programmes font évoluer les villageois tout comme les étudiants, en éveillant leurs cœurs à la compassion.
Sreesuthan est bénéficiaire de la bourse pour doctorats internationaux E4LIFE, une bourse qui va être attribuée à 100 étudiants du monde entier. Shri Anurag Singh Thakur, ministre d’État des Finances et des Entreprises, a inauguré l’initiative à l’occasion de l’anniversaire d’Amma, et remis leur bourse aux dix premiers étudiants.
Chaque bourse de doctorat en développement durable, d’un montant de 31600€, couvre une période de quatre ans. Les études contribueront au développement et à la mise en place de solutions durables dans les communautés dans lesquelles travailleront les étudiants. Une française, Thérèse Capet, est la première étudiante non indienne à avoir été acceptée.
L’objet de recherche de Sreesuthan porte sur le développement de protections féminines Saukhyam, notre projet de serviettes hygiéniques à base de fibres de banane. Forte de son master en biotechnologie, elle s’intéresse à la gestion de l’hygiène menstruelle.
Elle explique : « Dans les zones rurales, globalement, les femmes n’osent pas parler des problèmes liés à leurs menstruations. Malheureusement, la plupart d’entre elles n’ont pas de bonnes pratiques d’hygiène. Résultat : elles souffrent de problèmes gynécologiques précoces. Mon but est de m’attaquer à ce problème et de les rencontrer pour favoriser une prise de conscience adéquate et de leur offrir une solution bon marché et sûre.
Pour nous, il n’y a pas de meilleure option pour comprendre la vie, conclut Sreesuthan. Avec ce programme, j’ai l’opportunité de mettre mon cerveau concrètement au service de ceux qui sont dans le besoin. Je peux appliquer ce que j’apprends, au-delà du domaine de la théorie. Penser le savoir, l’utiliser, et même l’éprouver. »