L’institut Amrita des sciences médicales va ouvrir des centres de télémédecine dans sept hôpitaux du Népal
Katmandou - janvier 2017
L’institut Amrita des sciences médicales et de recherche (hôpital Amrita) a signé un protocole d’accord avec ANGHOS (association des hôpitaux non gouvernementaux du Népal dont le siège est à Katmandou) afin d’implanter des centres de télémédecine reliant sept hôpitaux népalais de l’association avec les experts médicaux d’Amrita en Inde.
Cet accord très large met également en place d’autres projets : programmes de formation et d’échange pour les médecins, les étudiants et les infirmières ; de plus il instaure une ère nouvelle de collaboration entre les deux pays dans le secteur de la santé.
L’accord a été signé par le docteur Prem Nair, directeur médical de l’hôpital Amrita, et le docteur Bharat Pradhan, président de l’ANGHOS. Le docteur Rishi Kumar Kafle, néphrologue népalais réputé, et M. Shyam Dhaubhadel, membre exécutif de l’ANGHOS, étaient également présents pour l’occasion ; le Brahmachari (disciple monastique) Nijamrita Chaitanya, représentait Amma.
Au nombre des institutions membres d’ANGHOS qui bénéficieront des services de télémédecine figurent le PHECT (organisme des affaires de santé publique), l’hôpital Model de Katmandou (KMH), l’hôpital de Kirtipur, l’institut d’ophtalmologie Tilganga, l’association népalaise de lutte contre la tuberculose, le centre national de néphrologie, l’hôpital du Manmohan Memorial, l’hôpital de la fondation Siddhi Memorial et l’hôpital orthopédique népalais.
« Avec la mise en place de centres de télémédecine transfrontaliers entre l’Inde et le Népal, l’expertise de nos spécialistes médicaux sera instantanément disponible pour les hôpitaux affiliés à l’ANGHOS », a déclaré le Dr Nair. Cela va permettre de prodiguer aux patients népalais des soins de pointe à des tarifs abordables.
Le Dr Nair a ajouté que l’hôpital Amrita prévoit d’examiner au moins 20 à 25 patients népalais chaque mois grâce au service de télémédecine. Priorité sera donnée aux cas difficiles. « Nous avons déjà commencé à traiter deux patients adressés par des hôpitaux membres de l’ANGHOS. De plus, six infirmières de ces établissements y ont terminé leur formation en pratiques avancées de contrôle des infections. Des programmes de formation en chirurgie de pointe vont bientôt démarrer », a t-il ajouté. Le membre exécutif d’ANGHOS, Shyam Dhaubhadel, a déclaré : « Les patients népalais vont tirer un bénéfice immense de cette collaboration. Au fil du temps, les soins délivrés par les hôpitaux chapeautés par l’ANGHOS vont gagner en qualité grâce aux consultations effectuées en direct par les spécialistes médicaux en Inde et au transfert des cas difficiles à l’institut Amrita des sciences médicales. Au fil du temps, grâce à l’aide de l’hôpital Amrita, la qualité des soins effectués sur place s’en trouvera également améliorée grâce à la formation des médecins, infirmières et autres praticiens de santé aux méthodes de pointe de lutte contre les infections. Autres avantages indirects pour les patients : une meilleure gestion hospitalière, des stratégies de maîtrise des coûts et des opportunités de financement collaboratif. »
Shyam Dhaubhadel a ajouté : « Au Népal, on ne trouve pas ou très peu de formations de pointe dans de nombreuses spécialités médicales - obligeant nos médecins à aller se former à l’étranger ; ce qui explique la pénurie chronique de spécialistes népalais. L’accès aux soins dans les zones reculées est également un grand défi pour nous. La télémédecine existe au Népal mais cette pratique doit être considérablement développée. En outre, il faut accroître la sensibilisation et l’application des méthodes de lutte contre les infections à l’échelle nationale. Étant donné son leadership en matière de formation médicale, de télémédecine et de formation à la lutte contre les infections, l’hôpital Amrita s’imposait pour une collaboration avec les hôpitaux affiliés à ANGHOS. »
Le renforcement des compétences des professionnels de santé par le biais de programmes d’éducation et de formation médicale est une part importante du protocole d’accord. Le Dr Prem Nair a déclaré à ce propos : « Nous avons l’intention de privilégier les formations pratiques spécialisées de courte durée pour les médecins et autres professionnels de santé népalais. Les formations porteront sur des spécialités comme les cancers de la tête, du cou et des voies aériennes supérieures, les maladies de la thyroïde et du cœur, la chirurgie arthroscopique des articulations (en utilisant une micro-caméra) ainsi que la radiologie et la pathologie. Pour les médecins népalais, nous sommes en train de lancer des programmes de formation en laparoscopie (le laparoscope est un mini téléscope chirurgical qui est introduit dans la cavité abdominale au travers d'une incision ombilicale) et en techniques chirurgicales de pointe. Nous développerons en outre un module d’apprentissage en ligne visant à améliorer la formation des étudiants en médecine du Népal.
Dans le cadre du protocole d’accord, les projets de recherche conjointe entre professionnels de santé indiens et népalais s’articuleront autour des maladies tropicales négligées, de la dengue, du chikungunya, de la malaria et des parasites filaires. L’action sanitaire et sociale au sein des communautés sera également au cœur des préoccupations des deux parties.
Ce n’est pas la première fois que le Mata Amritanandamayi Math, notre organisation mère, collabore avec le Népal pour des actions humanitaires. Après le tremblement de terre de 2015, dans le cadre d’un accord avec le gouvernement népalais, le Math a fourni de la nourriture, des couvertures et des matériaux pour la construction d’abris provisoires (dont des tôles ondulées pour les toitures) ainsi que plus de deux tonnes de médicaments et de matériel chirurgical. 50 tonnes de farine, 2000 tenues d’hiver et 1 million de vaccins anti tétanique à l’anatoxine avaient aussi été distribués à l’époque.