L’éducation comme moteur de la transformation du monde rural : l’histoire d’Harirampura au Rajasthan, en Inde
2017, Rajasthan
Dans l’État du Rajasthan, au nord de l’Inde, se trouve un petit village appelé Harirampura. Avec seulement 55 foyers, c’était autrefois un hameau dépendant de Sandka, un village plus important. Lorsque l’équipe d’Embracing the World du projet Amrita SeRVe (villages autonomes) a commencé à travailler dans ce village, elle s’est d’abord attachée à améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les enfants du village.
L’Inde, qui compte la plus forte population rurale au monde, se place à la 131e position au classement de l’IDH (Indice de Développement Humain). Ce faible indice s’explique par l’absence de soins de santé et de services éducatifs de qualité dans la plupart des villages indiens, comme à Harirampura. L’école du village ne disposait que d’une salle, les autres restant fermées à cause de fuites dans le toit. Les enfants s’absentaient régulièrement de l’école pour faire paître leurs bêtes.
En tout juste trois ans, une transformation massive s’est opérée. Désormais, plus un seul enfant ne manque l’école. Aucun n’interrompt ses études à la fin du primaire (niveau VI), comme c’était le cas auparavant, même si le village n’a qu’une école primaire. Les enfants s’inscrivent dans le village voisin de Sandka en arrivant au niveau V (une année avant la fin de l’école primaire). Les enseignants de l’école de Sandka disent que, de tous les enfants issus des villages voisins, ce sont ceux d’Harirampura qui obtiennent les meilleurs résultats en langue, en mathématiques et en sciences.
Cette remarquable évolution a entraîné de nombreux changements positifs dans l’ensemble du village. Les enfants sont plus disciplinés, ils participent régulièrement à des campagnes de nettoyage, et le bétail ne tombe plus malade car il n’ingère plus de déchets plastiques traînant par terre. Les enfants ont également mis en place des potagers, incitant les adultes à envisager de se convertir à l’agriculture biologique. Le changement le plus notable est que les villageois ont désormais confiance dans le fait qu’ils peuvent améliorer eux-mêmes leurs conditions de vie.
Le Rajasthan a l’un des plus faibles taux d’alphabétisation du pays (67,06 %). À 52,66 %, le taux d’alphabétisation des femmes est le plus bas en Inde. À Harirampura, les enfants commencent désormais à apprendre à lire, écrire et compter à leurs mères analphabètes. Se concentrer sur l’éducation peut devenir le moteur d’une totale transformation des zones rurales – comme l’illustre parfaitement l’exemple d’Harirampura, au Rajasthan.