Éclairer le chemin vers l’autonomisation
Kérala, Inde, mars 2016
L'Inde connaît actuellement une période de grande croissance technologique et économique avec une augmentation des richesses de 211 % entre 2000 et 2015 (source : India Times). Cependant la pauvreté, l'illettrisme, le mauvais état sanitaire, les violences faites aux femmes persistent malgré l'afflux de richesses et les progrès technologiques. À ce propos, Amma a déclaré : « Le dédoublement de la personnalité n'est jamais signe de bonne santé. Si nous voulons que l'Inde retrouve force et santé, faisons en sorte de marier ces deux visages pour en faire un seul, magnifique. » Le développement durable implique d'ajouter à la croissance économique des progrès en matière d'environnement, d'équité et d'éducation. Voici ce que dit Amma à propos de sa vision de l’autonomisation de tous : « Si nous sommes capables de rassembler notre savoir collectif, notre compassion et notre talent, l'Inde ne mettra pas longtemps à s'élever et à s'épanouir dans la paix, l'harmonie et la prospérité. »
La tendance mondiale actuelle est à la création de richesses en milieu urbain au détriment des zones rurales. Cependant nous devons une grande partie de nos ressources – la nourriture pour ne citer qu'elle – à ces mêmes régions rurales. « Aujourd'hui nous les exploitons et les délaissons, c'est tout. Il est temps de reconnaître que nos villages sont notre base. Allons-y d'un seul cœur et d'un seul esprit ; protégeons-les et mettons-nous à leur service », déclare Amma. Notre projet de village autonome lancé par l'université Amrita tente de répondre à ce problème. En se concentrant sur sept points d'autonomisation : la santé, l'agriculture, des infrastructures respectueuses de l'environnement, l'eau et l'assainissement, la création de revenus et l'éducation, ces villages jouent le rôle de modèles de développement holistique durable.
Komalikudi, un village tribal du Kérala, dans le sud de l'Inde, est l'un des villages que nous avons adoptés. Les habitants ont travaillé à l'amélioration de leurs conditions de vie aux côtés de nos volontaires, des étudiants et des professeurs de notre université Amrita. Tout comme un tiers des 600.000 villages indiens, Komalikudi n'a pas accès à l'électricité en dépit de la richesse de ses ressources naturelles. Habitants, étudiants, professeurs et bénévoles ont œuvré en équipe pour produire de l'énergie hydraulique et fournir de l'électricité à la population tribale de ce village.
Aujourd'hui, les résidents de Komalikudi ont accès à l'électricité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ; chaque maison est équipée de prises de courant. Des LED basse consommation de 7 watts permettent à la population de continuer ses activités, même après le coucher du soleil. Vellamma, bénévole travaillant à l'Anganwadi (abri dans une cour qui sert de centre communautaire) déclare : « Maintenant que nous avons l'électricité dans la salle, les élèves peuvent étudier le soir ; merci beaucoup, Amma. Nous sommes très reconnaissants à Amma de nous aider. » Mme Shobana, une formatrice professionnelle de Komalikudi, s'est fait l'écho de Vellamma : « Auparavant, nous devions arrêter de travailler à 17 heures, faute de lumière. Maintenant, comme nous avons l'électricité, nous pouvons travailler le soir. Nous remercions beaucoup Amma et ses enfants pour leur aide. »
De plus, des micro-générateurs hydrauliques alimentent un réseau de distribution d'eau dans le village : un puits équipé d'une pompe et de deux réservoirs extérieurs raccordés à chaque quartier. Le village entier a maintenant accès à l'eau potable toute l'année. La population est donc en meilleure santé. Les installations sanitaires permettent aux enfants et aux adultes d'avoir une meilleure hygiène. Globalement, la santé de la population s'est grandement améliorée. L'équipe était ravie d'avoir mené ce projet à bien. Les étudiants étaient très motivés à l'idée de mettre leurs connaissances théoriques au service d'un projet grandeur nature et utile à la société. En plus d'offrir des solutions concrètes aux problèmes rencontrés par la population rurale, ce projet a suscité une collaboration motivante et nourri chez tous les participants une joie que seul le service désintéressé peut engendrer.